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Préambule à la lecture de la note scientifique de l'OFB concernant le silure, rédigé par la Fédération de Pêche de Vaucluse...
Entre idéologies diverses et faits avérés, les débats autour de la présence du silure glane dans les eaux françaises sont nombreux.
Les scientifiques étudient cette espèce depuis longtemps, en Juin 2023, l’Office Français de la Biodiversité a publié un document ("Note scientifique OFB silure" en téléchargement sous cet article) retraçant 20 ans d’études scientifiques sur le silure, qui nous éclaire notamment sur son impact supposé sur la biodiversité aquatique, en particuliers sur les migrateurs amphihalins.
Pour commencer, d’un point de vue réglementaire, le silure est listé dans l’annexe 3 (faune protégée) de la Convention de Bernes de 1979, il est listé dans l’arrêté ministériel du 17/12/1985 des espèces représentées en France, mais n’est pas listé en tant qu’espèce susceptible de provoquer des déséquilibres biologiques (R432-5 CE) ou espèce exotique envahissante (L411-6 CE).
Par ailleurs, il fait l’objet d’études de réintroduction dans certains pays européens dans lesquels il est considéré comme « en danger ».
Cette note nous apprend que depuis le début des années 2000, divers travaux ont été initiés par les services de l’Etat, afin de savoir si le silure devait être classé dans la liste des espèces susceptibles de provoquer des déséquilibres biologiques (R432-5 CE), mais à ce jour les conclusions sont toujours les mêmes, et le classement du silure n’a pas évolué.
Depuis le début des années 2020, on s'aperçoit que les débats autour du silure continuent un peu partout en France, notamment dans les COGEPOMI, faisant passer au second plan les pressions historiques responsables du mauvais état de conservation des migrateurs amphihalins (barrage, pollution, surpêche).
Dès lors, la pêche professionnelle qui subit une crise de plus en plus forte du fait de la raréfaction des espèces exploitées, voit en le silure un compétiteur à éliminer et accentue la pression sur les services de l’Etat, afin d’obtenir la mise en place de mesures de régulations qu’elle pourrait assurer, mesures actuellement en place sur la Dordogne et la Garonne, mais que nous avons réussi à éviter sur le Rhône jusqu’à présent.
Concernant son statut biologique et sa dynamique de colonisation, le silure est considéré comme natif de métropole, du fait de sa présence naturelle en France après les dernières glaciations, tout en sachant que les populations présentes aujourd’hui sont issues d’introductions.
Au niveau de son alimentation, le silure est un opportuniste, qui cible les espèces les plus abondantes et/ou les plus disponibles.
Il a d’ailleurs déjà été observé un lien entre le développement du silure et la diminution des populations d’espèces envahissantes comme les poissons chats, et les écrevisses américaines. Sur certains sites où le silure a déjà été régulé en France, il n’a été constaté aucune amélioration des effectifs de migrateurs amphihalins en lien avec ces prélèvements de silures.
Dans sa conclusion, l’OFB explique que la dégradation des stocks de migrateurs amphihalins est antérieure à l’expansion du silure.
Suite à cette analyse scientifique réalisée par l'OFB, la position de la Fédération de Vaucluse pour la Pêche et la Protection du Milieu Aquatique concernant le silure est la suivante : le silure ne doit pas être un bouc émissaire, et sa destruction sous prétexte d’études scientifiques supplémentaires, alimentées par de l’argent public, est un non sens écologique qui n’améliorera pas la situation des poissons migrateurs amphihalins.
Ce rapport de l’OFB riche en enseignements, nous indique que toutes les études scientifiques menées jusqu’à présent, et pendant plus de 20 ans, qui ont tenté de démontrer l’impact du silure sur la biodiversité aquatique, et notamment sur les espèces amphihalines, n’ont jamais conduit à le classer parmi les espèces susceptibles de causer des déséquilibres, et ce malgré la pression émise par la pêche professionnelle sur les services de l’Etat.
Nous estimons qu’il est nécessaire de continuer à travailler sur les facteurs majeurs de la raréfaction des migrateurs amphihalins reconnues par la littérature scientifique (barrage, dégradation des milieux, réchauffement climatique, et surpêche), sans qu’aucun de ces facteurs ne fasse exception.
En tant qu’organisme reconnu par les services de l’Etat pour la protection des milieux aquatiques, nous estimons également qu’une espèce n’a pas à être détruite, et faire l’objet d’une valorisation commerciale, sous couvert d’étude scientifique, de surcroit sans qu’aucune évaluation d’un risque potentiel supplémentaire sur les espèces amphihalines et les autres espèces piscicoles n’ait été effectuée au préalable.
TELECHARGER LE DOCUMENT
Note scientifique 'OFB SILURE'
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